Choisir l’AVAC ?

Choisir l’AVAC ?

Accouchement vaginal après césarienne

 

Cela ne fait pas si longtemps que la fameuse phrase « une césarienne un jour, une césarienne toujours », présentée pendant des décennies comme incontestable, est remise en cause par des études scientifiques et par une large majorité du corps médical.

La césarienne répétée était automatique, aujourd’hui elle est, dans un grand nombre de cas, à réfléchir, à débattre, à choisir.
Une femme peut, ou plutôt doit, avoir le pouvoir sur son corps, le pouvoir sur sa vie. Elle doit pouvoir décider si elle souhaite ou non, lorsque que cela est médicalement possible, tenter un AVAC, un accouchement vaginal après césarienne.

La condition étant, bien entendu, d’être suffisamment informée et c’est modestement l’objectif de cet article : semer des graines, ouvrir un peu plus les consciences…

 

Pourquoi opter pour une tentative d’AVAC ?

Les avantages d’accoucher par voie basse ont été largement démontrés :

  • Récupérer plus rapidement et raccourcir le séjour à la maternité.
  • Renforcer le système immunitaire du nouveau-né. Le bébé, en passant par le vagin, est directement mis en contact avec les bactéries d’origine maternelle.
  • Favoriser le contact peau à peau avec bébé en post partum immédiat.
  • Avoir un vécu plus positif de son enfantement.
  • Faciliter l’allaitement. A l’inverse, la césarienne peut retarder la montée de lait. « Dans le cas d’une césarienne programmée avant travail, la mère donne naissance sans avoir eu de contractions. Or, durant un accouchement physiologique, se met en place une sécrétion, tant par la mère que par l’enfant, de différentes hormones dont certaines initient le processus de production lactée. Une femme qui donne naissance par césarienne sans avoir eu de contractions aura un bain hormonal différent, ce qui peut induire, pour certaines femmes, une mise en route plus lente du processus de lactation. » (1) Et dans tous les cas de césarienne, le bloc opératoire n’est pas un lieu propice à l’ocytocine, hormone de l’amour à l’origine du réflexe d’éjection du lait.

Peut-être que certains se demandent pourquoi une femme ayant déjà vécu une césarienne voudrait ensuite vivre la douleur d’un accouchement vaginal.

Les raisons évoquées par une femme lorsqu’elle se prépare à un AVAC sont souvent :

  • Espérer éviter une chirurgie abdominale majeure et les douleurs associées, pour pouvoir s’occuper de son bébé et de son aîné, plus aisément.
  • Désirer vivre ce moment transformateur, ce moment de connexion à sa puissance féminine, à son corps et ses instincts primitifs.
  • Reprendre le contrôle, être pleinement active en se préparant mentalement et physiquement, en rédigeant son projet de naissance, en choisissant ses accompagnants, l’ambiance du lieu…
  • Guérir, panser les blessures psychiques laissées par le premier accouchement.

Peu importe les raisons finalement, il s’agit avant tout de respecter le choix de chaque femme. C’est la meilleure manière de valoriser les mères dans leur rôle, de leur permettre d’avoir un vécu positif de leur accouchement quel qui soit.

Et, si la tentative d’AVAC échoue et que ce bébé vient malgré tout au monde par la même voie que son aîné, la femme y sera préparée et il n’y aura alors rien à regretter. D’autant qu’une naissance douce et respectée par césarienne est possible également, et des options existent pour que la mère participe consciemment à cet enfantement.

 

Etre informé sur les risques d’un AVAC

Quel que soit l’accouchement qui se dessine, une femme bien informée gagnera en confiance. Elle pourra faire des choix éclairés, elle sera aux commandes parce qu’elle sera préparée aux différentes possibilités.

Le principal risque de l’AVAC c’est la rupture utérine. La membrane de l’utérus peut se déchirer durant tout type d’accouchement, mais le risque est plus grand après une césarienne, du fait de la présence d’une cicatrice sur l’utérus.
Le risque de rupture utérine est cependant très faible.

Le deuxième risque est que l’AVAC échoue et qu’une césarienne d’urgence soit nécessaire. Cela se produit pour environ 25% des tentatives d’AVAC.

Il a été prouvé qu’une césarienne répétée causerait plus de complications qu’un accouchement vaginal après césarienne. En d’autres termes, un AVAC réussi est plus sécuritaire pour la mère et le bébé qu’une césarienne itérative. Mais une césarienne programmée l’est plus qu’une chirurgie d’urgence. La décision revient aux parents et cela dépend de leur tolérance au risque.

 

Pour augmenter ses chances de succès

La réussite de l’AVAC repose majoritairement sur l’évolution de la grossesse et les circonstances de la césarienne précédente. Si l’histoire n’est pas pleinement connue, il est important de demander à récupérer son dossier d’accouchement auprès de la maternité le moment venu.

Les facteurs augmentant les chances de réussite de l’AVAC sont :

  • Avoir subi une incision horizontale basse lors de la césarienne précédente. C’est le cas de la grande majorité des femmes.
  • La raison de la première césarienne ne se présente plus (par exemple, un bébé en siège).
  • Avoir déjà accouché par voie basse.
  • Avoir déjà réussi un précédent AVAC.
  • Laisser le travail se déclencher spontanément.
  • Avoir un col de l’utérus effacé et dilaté lors de l’accouchement.
  • Etre motivée et soutenue émotionnellement et physiquement pendant l’accouchement (partenaire et / ou doula).

Le mois prochain, vous découvrirez sur ce blog l’interview d’Hanaë qui nous parlera de son accouchement vaginal après césarienne réussi.

_Sources
http://www.cesarine.org

Cindy Joubert
En Co-Naissance

 

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