Interview expérience d’AVAC

Elle nous parle de son AVAC réussi

Interview d’Hanaë sur son AVAC

Peux-tu te présenter rapidement ?

Je suis maman de deux enfants, ma fille de 3 ans et demi et mon fils de 7 mois. Je vis à Dijon avec mon conjoint où nos deux enfants sont nés au CHU.

 

Quel est le contexte dans lequel tu as pu réaliser un AVAC ?

Ma fille aînée est née par césarienne non programmée en 2017 au CHU de Dijon : elle se présentait en siège depuis le 7e mois et après avoir attendu plusieurs heures qu’elle descende dans mon bassin, après être partie au bloc et avoir poussé pendant 30 minutes, la médecin a décidé de sortir mon bébé par césarienne en expliquant que le délai protocolaire était dépassé. J’avais cru jusqu’au bout pouvoir échapper à cette césarienne que le gynécologue qui avait suivi ma grossesse m’avait destiné et que moi, je ne désirais absolument pas.

Pour ma 2e grossesse, mon bébé était bien positionné, tête en bas. Néanmoins, mon gynécologue pensait qu’il valait mieux programmer une autre césarienne, pour éviter tout risque de rupture utérine. Ce risque que comporte une AVAC, qui s’élève à 1%, ne m’a pas fait reculer et j’ai décidé de tenter ma chance d’accoucher par voie basse. Mais je savais que chaque étape de l’accouchement pouvait faire basculer mon projet…

 

Quelles ont été les difficultés ? Quel a été ton plus gros challenge ?

Le plus dur a été d’y croire et de tenir bon jusqu’au bout ! Tous les médecins (gynécologues, anesthésiste et même échographiste) qui m’ont reçue en consultation dans la dernière ligne droite de ma grossesse m’ont mise en garde : “Oh vous savez, il y a quand même des chances que vous ayez une autre césarienne”, “Nous ne prendrons aucun risque”.
Ce n’est pas facile de s’accrocher à son projet quand le corps médical vous recommande de faire le contraire, et même, vous annonce que vous n’y parviendrez pas.

 

Comment t’y es tu préparée ?

Pour garder le cap de mon projet d’AVAC, ne pas reculer devant les mines récalcitrantes des médecins et mettre toutes les chances de mon côté, je sentais qu’il fallait me préparer autrement que pour ma première grossesse.

J’avais été accompagnée par une sage-femme qui m’avait instruite sur le déroulé d’un accouchement, la façon de donner le bain, la mise en place de l’allaitement… J’attendais cette fois-ci un regard différent sur l’accouchement mais je ne savais pas qui pouvait m’aider.

Les semaines filaient et la date butoir approchait quand j’ai finalement rencontré Caroline, doula. Je ne savais pas trop ce que je cherchais ni ce que j’attendais d’elle précisément, c’est elle qui a su comment m’aider. Elle a compris qu’il fallait me donner confiance en moi, en mon corps, en mon bébé, en mon conjoint.

Pour cela, nous avons beaucoup parlé de mon premier accouchement que je n’avais pas bien vécu et dont je ne gardais pas un bon souvenir – ce qui m’a fait beaucoup de bien. Et j’ai aussi beaucoup étudié car ma doula, en plus de nos rendez-vous, m’a donné pas mal de documentations m’informant notamment sur le contexte hormonal de l’accouchement mais aussi sur mes droits.

Le jour J, j’étais dans un tout autre état d’esprit que pour mon premier accouchement. Je savais que le simple fait d’avoir froid ou d’être contrariée pouvait ralentir le travail voire le stopper net. Aussi j’étais concentrée sur mon corps et sur mon bébé, autant que possible. Avec mon conjoint, nous avons d’ailleurs suivi les recommandations de notre doula : c’est beaucoup lui qui parlait avec les sages-femmes en expliquant ce que nous désirions.

A chaque étape de l’accouchement, je savais de quoi me parlait l’équipe, je connaissais les tenants et les aboutissants de chacun de leur geste ou presque. Je sentais que je maitrisais la situation… du moins au maximum de ce qu’il est possible de maitriser. C’est grâce à la préparation que j’ai faite avec Caroline – qui a pourtant a eu lieu dans les dernières semaines de ma grossesse, comme quoi il n’est jamais trop tard !

 

Peux-tu nous raconter un souvenir marquant de cet AVAC ?

Je n’oublierai jamais le moment où j’ai compris que je n’aurais pas de césarienne, que mon fils s’apprêtait à sortir de mon corps, de mon ventre, de mon vagin comme je l’avais tant espéré. C’était juste avant que sa tête sorte, je l’ai senti tout en bas dans mon bassin et j’ai su qu’on y arrivait tous les deux.

 

Réaliser cet AVAC, cela te rend…

Fière et reconnaissante. Fière de moi et reconnaissante envers tous ceux qui m’ont aidée.

 

Si tu devais donner une image de cette expérience, laquelle choisirais-tu ?

L’ascension d’une montagne dont il faut connaitre les dénivelés et les crevasses pour mieux atteindre la crête !

 

Quel conseil donneriez-vous aux parents et futurs parents ?

Avant, je pensais qu’un accouchement se vivait de façon assez passive, que l’équipe médicale savait ce qu’il fallait faire, pour le mieux, à chaque instant. Je pensais qu’on ne pouvait pas remettre en question leurs actions et leurs décisions.

Mais c’est faux : il faut le dire aux parents et futurs parents, qu’ils sachent qu’ils ont en partie la liberté et le pouvoir de choisir comment ils souhaitent que leur bébé vienne au monde. Pour cela, il faut se préparer en étudiant bien chaque étape, en s’entrainant mentalement au jour J. Car ce jour-là, il faut savoir ce qu’on veut et avoir la niaque d’y arriver !

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